Georges Emmanuel CLANCIER :: Біографія
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Критика
Né à Limoges en 1914 dans une famille d'artisans porcelai-nlm, Georges Emmanuel Clancier est un homme de radio, critique littéraire, journaliste, sans cesse à l'écoute des jeunes talents.
En 1980, il est vice-président de la commission française pour l'UNESCO, en 1987, vice-président international du Pen-(!lub, président de la Maison des écrivains de sa fondation, en 1986, jusqu'en 1990. En tant que romancier, il s'est rendu célèbre par son cycle de romans Le Pain noir.
Refusant le monologue et entreprenant de ne se mutiler d'aucune de ses sources vives, c'est de toute la surface possible du langage que son oeuvre poétique s'efforce de coïncider avec le monde, comme si les oscillations d'une parole enfin totale pouvaient seules déchiffrer l'écriture des jours, cerner et capter à mesure les facettes ambiguës de l'énigme d'être et de n'être pas.
«La poésie, pour moi, toujours se lie au souvenir. » Parmi ses derniers recueils, recommandons: Contre-chants (Gallimard, 2000), L'Oiseleur pris au piège (Le Bruit des autres, 2006).
«Verra-t-on de nouveau, un jour, la poésie retrouver dans l'événement (celui d'une vivante victoire de l'humain sur l'inhumain, et non plus une défaite mortelle) son avènement? »
Telle était la conclusion interrogative que je donnais à un article intitulé «La poésie et l'événement» publié par la revue Fontaine en 1945 dans la France enfin libérée, enfin délivrée du règne des nazis et de leurs complices.
S'en souvient-on encore ? Il avait été évident - d'une évidence vitale- pour la grande majorité des poètes, dès le déclenchement de la guerre d'Espagne, dès l'assassinat par les franquistes de Federico Garcia Lorca, que la poésie était consubstantiellement résistance absolue aux forces de mort des fascismes.
On connaît l'éclatante affirmation de René Char qui fut l'incarnation même, exemplaire et héroïque, de la poésie combattant le Minotaure hitlérien : «À chaque effondrement des preuves, le poète répond par une salve d'avenir. »
Lors de l'épouvantable, du sanglant «effondrement des preuves » d'une victoire de l'humain sur l'inhumain, effondrement provoqué et glorifié au siècle dernier par les totalitarismes, les poètes répondirent en appelant et annonçant par et dans leur chant un avenir où l'homme reprendrait sa marche vers le meilleur de lui-même, c'est-à-dire vers plus de liberté, de fraternité, de bonté et de beauté.
Prenons garde qu'au XXIesiècle, déjà violenté par l'exa-cerbation des fanatismes identitaires et religieux, ne s'opère en outre, plus ou moins subrepticement, un autre « effondrement des preuves » d'un progrès humain. Prenons garde que ne s'instaure, insidieusement avancé sous un jargon économico-technocratique, un nouvel absolutisme à visée planétaire imposant à la société, pour seule et unique valeur, la toute-puissance de l'argent, avec pour corollaire l'obsession tyrannique du profit immédiat.
Aux poètes donc — de France et de la francophonie d'Europe et du monde entier -, aux poètes de répondre, une fois de plus par une « salve d'avenir ».
Vois : il manque des points de certitude au-dessus des i du désir d'infini et les r d'espoir, amours, vert paradis, de leurs vers leurs rimes et leurs refrains dans l'air du temps se sont évanouis.
De ses blessures allège tout amour éponge au tableau noir le sang de la démente Histoire et démonte son cycle infernal Dissipe en feux et fumées de Bengale Ce vieux bazar de hurle et de braises.
Ah ! correcteur haletant des points et virgules pour qu'elle se puisse lire sans peines fais que s'écrive en lumière en caresse d'aile une vie la vie réconciliée telle une aube d'été sur une rive heureuse.
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