Ïðî÷èòàíèé : 140
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Êðèòèêà
Mathias
Mathias, en ce temps-là, ne semblait guère encore que différer à peine des phénomènes atmosphériques et des incertitudes errantes de la poussière. Sa vie se traînait, neurovégétative, d'un divan défoncé, sous le plâtre d'une mansarde, à des servitudes utilitaires en quelque usine des environs. Dans des replis de penderie, dans les replis de la boue autour de la maison, une mémoire, peut-être, une mémoire à l'affût, attendant encore pour s'emparer de lui on ne sait quelles douteuses circonstances, quel caprice imprévu des forces d'inertie. La dérision même de son existence, en ces lointaines époques, ne paraissait néanmoins l'affecter outre mesure : on eût dit plutôt qu'il y voyait un peu comme la pente d'une affinité privilégiée, une pente secrète, entièrement confondue aux circonstances ineptes de sa situation, à la vie de déjà vieux jeune homme étriqué qu'il menait alors auprès de ses parents, dans des senteurs de brique humide et de matelas jauni, des fumées culinaires le plus souvent de pois cassé compact accompagné d'une maigrichonne côtelette de porc, une pente sans pareille pour atteindre enfin à ces états de vautrage illimité, d'indépassable et froide jubilation lymphatique, que parfois lui laissaient sous-entendre certaines irisations du brouillard ou quelque arrière-goût de rhume de cerveau, si ce n'était même la vieille odeur poussiéreuse et douillette des couvertures de son divan.
L'air de la cuisine embaumait le pois cassé, le laurier-sauce et les fuites de butagaz. Sur les marches de l'entrée sans fin s'égouttaitla sempiternelle serpillière entortillée au pied d'un balai, productrice d'un petit bruit grisâtre, une quintessence infinitésimale de rumeur des vagues, et pour bercer quoi, quel immémorial désœuvrement rural refermé dans la jouissance de son froid (.../...)
Mémoires du mauve, Apogée
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