Je chante ce que personne encor n'a chanté
La guerre ni la paix des empires et la gloire
D'un héros à sa charrue labourant un
Ciel de carnaval mais le temps étranglé dans
Les griffes de l'espace ou l'inverse les mots
Au trébuchet les lourds univers tapis comme
Des fauves invisibles au coin de l'oeil aveugle
J'écris la nuit à tâtons la lune à côté
Dans la chambre comme une mariée enlève
Son voile bleu ma main impatiente cherche
Un rêve dans la poche du dormeur les plis
Enroulés d'un miroir serpents aux bagues de
Feu et glace tourbillonnants immobiles je
Milliards d'infinis éclatés porte le deuil
Ce qu'il n'a jamais été et pourtant va être
Et ne sera plus poupées emboîtées mondes
Précipités dans les toboggans savonnés
Chiffons de soie des langues à repasser où
T'en vas-tu univers toi qui me dépossèdes
Je lèche mon ombre sur le sol comme un loup
Ce soir je ne dors pas je compte les étoiles
Le voyage à Jupiter et au-delà. Peut-être Gallimard