Il neige elles s'en rient
Elles se rient de tout
De l'hiver d'être nues
De la nuit et des hommes
Du bouc noir des sapins
Du vent et de leur maître.
Le feu peint leur lit froid
D'aras et de chimères
Aux gorges édncelantes
Et dans leurs yeux se battent
Faisans geais colibris.
La parure incontestable
De beaux jours qui s'amenuisent
En éclats d'une gaieté folle
En duvets jetés aux frimas
Pour le plus vain des sacrifices
S'il n'est temps que d'être perdues.
Si leur lit est un champ de défaite
Si les draps rompus sont à bas
Aux pieds de cet homme sans âge
Nul ne balayera les marches de l'entrée.
L'hiver s'accroît comme un jeune géant
La neige tombe le givre s'épaissit
Et nous vieillissons à mesure.
Parlez bas il n'est plus besoin de nous entendre
Bientôt l'homme de pierre ouvrira le chemin.
Sans amitié ni pardon
Bloc de pierre erratique
Qu'un glacier laissa dans la chambre.
Soumise à tout par sa fierté
L'une se feint indifférente
Mais déjà l'autre s'émerveille
Rosit sans cesser d'être blanche
Comme un petit harfang des neiges
Pris aux filets de l'oiseleur.
Sait-il bien qu'elle est la plus jeune
Et que son plumage est si tendre
Qu'un trait de sang le ruinera ?
Mais le bûcher s'est mis de la partie
Le roc se fend la chambre s'illumine
Le jeu bourru va bientôt s'achever
En chaude ondée de rubis et de nacre.