![Pierre-Albert Jourdan](/img/nofoto.gif)
Ïðî÷èòàíèé : 153
![](img/x.gif)
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Òâîð÷³ñòü |
Á³îãðàô³ÿ |
Êðèòèêà
Fleurs de cerisiers
Le petit espace de temps où tu traverses les fleurs
du cerisier, éclatantes au soleil, déjà s'effaçant comme
neige, c'est toute ta vie que tu traverses ainsi d'un
regard. Elle est ce pur espace comme il va s'effondrer
d'un nuage, d'une brume, d'une nuit; ce pur espace
qui tremble dans l'espace et qui ne se déploie que par
blessures, jamais glissade heureuse, sinon de ce regard
accroché un instant à un blason de vert tendre et de
blanc. Ceci n'est pas compté, jamais, cette somme de ta
vie ! La blessure est ancrée dans le corps mais lui n'a
pas de racines — pas encore — il porte ces fleurs
comme un aveugle (en une nuit parfois il ne reste que
cette promesse du fruit — trop rouge le fruit ! ), il porte
ces fleurs, il les broie avec ses pilons d'os.
O poudre commune, comme nos chemins sont
légers !
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