I
La voie de la ligne horizontale
prend naissance ici évidemment
dans le gris qui est un sans mélange
car ici vide et plein s'y emmêlent
pourtant drée vers la verticale
la ligne aussi dès ici descend
suivant le poids qui nombre et la range
le signe qui la scelle et décèle
amincissant au pied la colonne
amenuisant en bas ce qui tombe
noircissant en vidant la couleur
foulant au fond ce qui claque et sonne
sans modeler de hanche ou de lombes
écartant du geste la chaleur
II
Le bousier noir est bouffé vivant
un pan arraché par-dessus l'aile
tout un côté vivant et mangé
de poux étoiles et de fourmis
à gauche courbé sur le dedans
le noir gonflé strié édncelle
l'aile pliée couverte et rangée
l'élytre ronde sous le vernis
le sombre assemble et le rond se courbe
cerné en blanc l'ovale du noir
le creux fait bloc sa frondère est vide
la bête fouille où elle s'embourbe
amassant tout au-dessus le soir
bougeant là l'antenne bifide
III
Dévalant le noir par le noir
roulant le caillouds devant soi
abaissant même la dimension
au foyer le plus noirci du rond
piétinant le point où l'on peut boire
où l'on entre le chaud devient froid
pour franchir le cercle d'incision
écouter le creux au creux du tronc
emportant la faim avec le son
couché sur la meule de brindille
écoutant sécher le craquement
évidant la mie avec le son
déballant la pieuvre qui fourmille
de branche et de bête sèche au-dedans
IV
Cercles chauds des bûches alignées
ronde au bord l'écorce brûle rouge
le feu a frotté le vert bleui
le stère nu est multiplié
impair ou pair le jour est signé
l'air grandi le chaud s'allonge et bouge
noué le fibreux dans l'eau rouie
le cri est aplani et plié
c'est ici la ligne horizontale
la pointe est arrêtée, le repli
respire et remue sous la lourdeur
la chute libre le caillou s'étale
le poids se répand et s'établit
soir levé le ventre la chaleur
V
Par bouffées froid et chaud dessinent
vert et doré sur les yeux fermés
l'essaim du son tournoie et descend
cesse même criblé par le vert
le plus sombre écrasé à la mine
où la ligne a été allumée
freine la couleur reprend le champ
retirant ce qui tranche et acère
ce qui avait fait monter la forme
coupait l'air collait la couleur
est retenu brassé et noué
pèse encore et lourdement déforme
laisse tomber buée ou chaleur
tourne même au demeurant troué