À la hauteur des vents
hisser les poitrails
tout sauvegarder
le rire blanc
et le soleil rouge et natal
ébène ebony blues
chant toujours rage
Il n'y a plus de soleils couchants
Il y a l'herbe vorace
Il y a le feu plus vorace
les peines poilues des bras pauvres
les transes
mimées
quelle agonie
j'aurais pu être sicaire
au service de la reine ngalifourou
je n'ai même pas eu cet alibi
je confesse
j'ai eu des vices
mais aije pu
supporter
qu'on batte les enfants
leurs pères et mères
devant les uns les autres
me voici aux limbes de toutes souffrances
bossu
quelle audace m'a ouvert les bras ?
avec les tempes crevées
par des longitudes onéreuses
il ne faut pas l'amour
qui ne gagne à la race
ô mes expédients
et j'ai encore chiné
non laissez-moi aimer sammy
de toutes mes forces
je tourne le dos aux voluptés
laissez-moi vivre pour vous
mais non
pauvre
l'encens le pus on s'étonne
j'ai trimé mes jeunesses
j'ai dû faire le fou
pour mon premier gain
une coqueluche
j'ai paré ma gorge d'éclats de verre multicolores
j'ai souhaité le coup de pied au cul de la chance
mon deuxième gain
une petite vérole du cervelet
et je ne sais plus comment me sauver
j'ai rêvé de revenir ainsi
dans mon village
les yeux derrière des verres fumés
il m'a fallu craindre mon sorcier
j'ai sauté à la mer
avec mes insomnies charnelles
j'ai le sel plein la tête
ce soir armer mon peuple
contre son destin
il le faut pour le nommer après
d'un chiffre d'or
il a gagné la mort
vive l'amour