Ïðî÷èòàíèé : 116
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Òâîð÷³ñòü |
Á³îãðàô³ÿ |
Êðèòèêà
LES RÊVEURS
Il s'élevait au-dessus de la ville une falaise noire
d'une si prodigieuse hauteur qu'elle se perdait dans les
brumes durables. Une ouverture au pied de la roche
ouvrait sur d'interminables galeries; quelques escaliers
taillés dans la pierre se multipliaient soudain, aboutis-
saient à une énorme salle d'où repartaient de multiples
corridors reliés entre eux par des conduits secondaires
et non moins chargés de repentirs. Mais au bout de
tout cela, l'on se heurtait inévitablement à un mur. Et
en effet, du dehors, un regard attentif sur la falaise eût
découvert que la paroi était, en manière de columba-
rium, percée de maintes ouvertures peu profondes.
Qu'on se fût emparé d'un rêveur, et l'on ne s'en privait
jamais, il était aussitôt maîtrisé, ficelé, entraîné tout au
long des corridors. L'on creusait alors jusqu'au vide;
l'on déposait le rêveur sur le sol et derrière lui édifiait
une définitive maçonnerie de façon à constituer une
sorte de grotte. Il y avait alors en vérité quelque mérite
à rêver.
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