Ïðî÷èòàíèé : 168
|
Òâîð÷³ñòü |
Á³îãðàô³ÿ |
Êðèòèêà
CAUCHEMARS
Premièrement. La Maison est restée là-bas, il part à sa
recherche, reconnaît le quarder mais la nuit est tom-
bée tandis qu'il suit les rues parallèles à la Mer, celles
qui vont vers l'Ouest. Comme il ne trouve rien il prend
le sens inverse, c'est-à-dire les rues parallèles au Palais,
celles qui vont au Sud. Mais entre-temps, préoccupé de
la méthode il oublie ce qu'il cherche ou ce qu'il
cherche a disparu, s'est transformé, ou la nuit est vrai-
ment trop noire : la Maison demeure introuvable.
Sauf une fois. Il la découvre en fête, des inconnus,
d'anciens amis circulent et sourient. Le jardin en
revanche est désert, près de l'étang un écriteau bran-
lant porte son nom.
— Tu vois, fait remarquer un invité à Cook, tu n'es
pas oublié.
Deuxièmement. Il s'apprête au voyage. Seul pardr
compte. Hélas ! sur le quai de la gare ses bagages l'en-
tourent comme des bornes qui s'opposent. Plusieurs
cas se présentent.
Il arrive en retard. Le train au loin ne montre plus
que sa fumée tandis que sur le quai sa silhouette à lui
est une borne qui s'ajoute.
Il est à l'heure. Comment s'y prendre ? Le poids le
rend perplexe. Le train démarre. Sans lui.
Il est monté heureux. Tous ses bagages autour de lui
sont ses pedts. Hélas hélas ! il s'est trompé de train, il est
monté en queue, bref le bon train démarre. Sans lui.
Il est monté heureux en tête. Le train a démarré
mais son voisin bizarre se répand sur le siège. Laissant
là ses bagages Cook circule, détendu, vers l'arrière. Le
paysage le distrait tant et si bien qu'il prend la place,
qu'il absorbe le train dont les derniers wagons suivent
la courbe de la voie. Et disparaissent. Cook est seul
dans le paysage.
Il atteint la falaise d'où un avion doit l'enlever en
volant bas sans atterrir. Un ami porte les bagages,
l'avion surgit. Des mains saisissent ses effets, s'en des-
saisissent dans la mer. Cook a la peine au cœur.
Un jour enfin il vole, il voit les sources et les monts,
les saules et les fleuves, les lavandières sur les berges.
— Que ne suis-je léger, pense-t-il.
Dans l'arc-en-ciel où il s'inscrit il abandonne ses
bagages. Et monte.
|
|