O lèvres qui remuez sans cesse le silence !
Ô paupières qui battez peureusement dans la nuit !
O mains pleines d'herbes qui cherchez à être unies!
O mes amours de grande pénitence !
O fièvre dévorant les jours pâles de l'aube !
O mes amis qui n'avez plus de nom !
Visage en feu qui sans fin se dérobe
au fond d'un lac où je m'en vais rêvant
Mais savez-vous d'où je viens pour vous voir,
de quelle neige, de quels vents inconnus,
de quelle forêt où je me suis perdu,
savez-vous la source où je vais boire ?