Ïðî÷èòàíèé : 118
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Òâîð÷³ñòü |
Á³îãðàô³ÿ |
Êðèòèêà
ÊTRE DEBOUT
Les murs qui m'entourent sont un poème.
Tout ce qu'on vit nous fait poète.
Je ne peux y échapper :
Je suis enfermé et libre grâce à mes murs.
Je murmure dans leur murmure,
Mes mots sortent de leurs pierres,
Je n'existerai pas sans eux.
Il y a des oiseaux vivants dans le bois mort.
Ily a du vivant dans tous les squelettes.
Quand je coupe une branche à la hache,
Je coupe ma tête.
Quand je plante une fleur, je ressuscite.
Les murs qui m'entourent sont mon poème.
Chaque pierre est un mot que je cherche.
Je ne suis pas leur maçon, leur architecte,
Mais leur ciment.
Toujours après coup, j'improvise.
Toujours après coup, le monde se révise.
C'est toujours demain que se fonde le passé,
Je n'y suis pour rien. L'après-coup est un arc-en-ciel,
Dont je ne vois qu'un début d'arche
Sur ce chemin où je marche peut-être en vain.
Il illumine de biais celui qui regarde la voie.
Mais ne le justifie pas.
Le monde est une pluie de dons, je suis l'un d'eux.
in Anthologie Des poètes aux parvis, La Passe du Vent
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