ces pierres irriguées par un dieu
un lieu où se serrent inconnues
du roulement sans bords les couleurs
qu'inventent les yeux de la vie –
tout un jardin d'oiseaux, de neurones
composé dans les cuves de nos nuits
oui, tant d'âme dans les doigts, dans la peau
qui se tâte dans les choses, dans les autres corps
pour que reste entière l'énigme de l'un et de l'innombrable
où tout est unique et rien n'apparaît
ne bouge sans une infinité d'autres –
entre le rasoir du feu qui veille sur le désert
et les brumes du matin sur les eaux
fragments de mélodies qu'un son ténu un timbre
suffisent un instant à lier
des nuits entières je marche dans les débris d'écume
et de bruits d'eau plissée, déplissée, éparpillée –