C'est par les veines de la terre
que vient Dieu,
par les pieds qui sont racines
dans l'humus et la pierre,
vers les cuisses, l'aine humide
et douce
comme un herbage de varaigne,
et non du ciel
virginal
où il ne trône pas.
Sur un lit de faînes rousses
je le contemple
par les pores de l'inconscience
et j'adore la senteur fauve
qui transsude
de sa présence abyssale.
Érigé dans la folle avoine
je le traque,
l'aurochs éternel
hérissé d'angons,
dont l'œil béant m'invite
à la chasse infinie.