Les morts ou les vivants ressemblent à des abeilles
par jour d'orage, ballottées, soufflées vers la ruche,
transportant accroché à leurs pattes le grain de pollen
jaune qui va devenir une divine nourriture. Notre des-
tinée heureuse ou malheureuse est le nectar d'êtres
invisibles qui se délectent de chacun de nos instants.
Sont-ce nos aimés disparus ? ou des crapules de dieux
des buissons ? Ce sont nos aimés qui sont les saints, les
dieux, les futurs amis inconnus. Et en eux s'accomplit
l'éternel retour. Nos actes visent l'avenir et atteignent
tout le passé.
Parfois même ce sont les morts, les abeilles, qui retra-
versent la vie chargés de l'amour par qui les oiseaux
chantent, les fleurs nous éblouissent.
Puissé-je être parmi eux.
Cet autre à la trace du ciel.