Comme la sainteté qui ne sort plus de ses nimbes
naïfs — l'amour ne sortira plus de cette simple durée ;
les gisants n'ont plus besoin de mots qui passent
la pierre — ni des regards qui passent l'eau longue de
la mer.
Ils ont cette parole intérieure restaurée par le silence
— ils ont, lové aux lèvres, le mélange des baisers.
Ils ont gardé leurs épousailles à hauteur d'épaules
accolées — par seigneurie et par droit d'altière vigilance ;
car ils sont devant Dieu la postérité de la première
image — la beauté connivente et circoncise de la jalou-
sie charnelle.
Ils ne changeront ni de bouche ni de baiser — ils
dorment leur sommeil dans la délégation de l'amour.