Chaque fois que ton dieu t'ordonne de parler
Le silence se meurt dans un soupir de rose
Et le rouge attendri ne cesse de pleurer
Voyant les mots sortir de ta voûte charnelle
Comme un vol de pigeons que le clocher libère
Mais qui retombe lourd de plumage et de sang
Quand reposeras-tu ton âme musicale
Lasse d'avoir vécu dès avant ta naissance
Et d'avoir épuisé la gamme du possible
Pour parfaire l'outil de ta voix sensuelle
Assez semer du vent et suffit ton poème
Crois-tu dire des mots que le silence ignore
Quoique né des métaux les plus purs de la terre
Le son clair de ta voix ne dit aucun secret
Qui ne soit contenu dans le sein de ta mère
Laisse donc le baiser du silence t'absoudre
Et cueillir ton fruit mûr de mensonge et fendu