« À Jeanne d’Arc »
Je ne sais pas ce qu’il adviendra de moi, Jeanne !
Alors je te dis bienvenue en ce grand jour
Où tu deviendras enfin la première dame
Derrière les montants des deux portes dorées.
J’hésite si l’amour que je ressens pour toi,
Comme à présent demain te sera nécessaire…
Qu’en pensera ton cœur, quand il sera de gloire
Couvert, après avoir vaincu toutes les reines ?
Je voudrais tant que ta fière âme, aussi rebelle
Qu’elle soit, sache bien que mon corps donnera
Sa chaleur pour te réchauffer, aux jours de gel
Où l’hiver déploiera sa grande aile glacée.
Sache aussi que tu vas devenir, à Paris,
La reine, reine même de toute souffrance –
Ainsi seras-tu mon amour, comme aujourd’hui,
Et j’irai, pèlerin, à ta croix de torture.
Paul Gaï-Nyjnyk15 août 1990(переклад французькою – Romain Vaissermann /Париж/)